24 sept. The Nose J1

Publié le par Christof

Ca y est, nous partons. A 5h nous sommes au pied de la voie, un tas de freinds et de coinceurs sur les portes matos, une corde sur le dos, les duvets également. Les Grenoblois ont laissé passer les Slovènes qu'ils pensent plus rapides (ils les dépasseront le lendemain). Quatres longueurs à remonter et nous serons à nouveau à Sickle Ledge. Le temps que nous remontions tous les cinq, vers 6h30 je suis en haut. J'avais posé hier notre stat de 70m du deuxième relais au sol, ainsi 3 cordes suffisaient pour redescendre de Sickle Ledge et y remonter évidement C'était bien vu, la corde en place que nous avions utilisé la veille avait disparue. Mais j'aurais dû fractionner les deux longueurs, car 70m c'est pénible  à remonter et c'est surtout une perte de temps pour la progression de cinq personnes.

 

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  Eric, encore lui,
se lance à la suite des Grenoblois. Jumars en mains, munis de leurs échelles-merci à Beñate et Denis-, il commence à maitriser la technique de remonté.                     

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Je pars le dernier, je dois récupérer et remonter les deux premières cordes: j'arrive en nage à la vire.

Commence alors une longue attente. Devant nous, des Slovènes, deux autres Belges en portaledge, et trois "Grenoblois"(pardon pour ceux qui ne le sont pas). Et puis arrive le team Huber qui fait une pose sur la vire. "good morning", vous aussi? non, un petit problème en fait: Alex fouille dans son sac, regarde le pied de la voie, regarde Thomas, son sac à nouveau et lache un "scheisse". il a oublié ses chaussons au pied de la voie. Une petite discussion entre eux , il y a de l'eau dans le gaz. Vont-ils se battre? Non , c'est sans doute cette langue gutturale que je ne comprends absolument pas, qui me donne l'impression que nous allons tous être propulsés de la vire par ces deux géants de l'escalade. En fait de géant, Alex H. a le même gabarit que moi: on pourrait presque nous confondre, torses nus, si je mets une perruque (dixit mon compagnon de cordée).

J'essais de lui revendre ma paire de "mythos", mais il me dit "it's ok" en enfilant les chaussons de Thomas. En fait, il a peur de se faire piquer sa paire de "Katana" au pied de la voie.

Et puis, ils partent, doublent toutes les cordées et disparaissent dans l'immense masse granitique qui nous domine. Salut les gars, dites à Vera que l'on ne rentre pas ce soir. On va rester coucher là, quelques nuits à la belle étoile ou au clair de la lune.

4 heures plus tard, nous le monde est parti de la vire, c'est à notre tour.

Eric commence, nous grimperons en réversible jusqu'au sommet.

Nous passons beaucoup de temps à attendre, ce premier jour, le temps que les relais se libèrent. Puis l'espace se creusera entre les cordées et nous évoluerons dans une relative solitude jusqu'en haut.

 

 

 

Eric monte directement à R6, nous grimpons avec une 65m. Une escalade trés facile sur une vingtaine de mètre puis ça se redresse en un dièdre en 5.9 avec toute fois un petit pas pour rejoindre le relais suspendu, à l'extèrieur du dièdre. DSC04259  

Là, Eric commence le hissage du sac. le relais étant décalé, le sac fait un grand pendule retenu par la back line de 7mm(35m).

Je le rejoins, 5 heures aprés notre départ du pied de la voies, enfin! l'attente c'est vraiment long!

La longueur suivante commence par une descente en moul' pour faire un grand pendule qui permet d'atteindre un large dièdre à remonter jusqu'au niveau du relais de départ. R7 se trouve encore au dessus, mais je traverse à nouveau à droite pour rejoindre, aprés un passage dalle en 5.10d, une jolie écaille qui m'emmène à un relais intermédiaire dans l'axe de R8. Nouveau pendule pour le sac, délicatement guidé jusqu'a la verticale du relais

C'est pas simple pour le second, Eric doit s'auto-mouliner jusqu'au dièdre. C'est l'improvisation de techniques de progressions que nous maîtriserons de mieux en mieux au fil des longueurs. Là il abandonne les jumars, je le mouline jusqu'au relais, nous finissons de remonter le sac: vivement qu'il s'allège un peu.

 

 

DSC04262 Enfin seuls. La voie est libre, Eric remonte Stoveleg crack jusqu'à R8. Cest beau, c'est pur et pas trop dur.

Je pars dans L9. Dommage, pas de photos (ma mémoire numérique), donc pas de souvenirs)
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L10 Eric la trouve pénible. Fissure à poings nécéssitant de gros friends jusqu'au n°4. Il arrive au relais, fatigué.

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Il fait nuit quand je le rejoins. Une dernière trés courte longueur de 6m nous emmène à notre premier bivouac, sur Dolt Tower, où la cordée des français nous a laissé une petite place pour dormir. Eux ont déjà fixé jusqu'à la Jardin Traverse, et finissent leur repas quand nous arrivons. Erwan nous avait installé un hamac mais il y a suffisament de place au sol en se tassant un peu. Eric a eu une vision différente de la miène car il aura passé la nuit à glisser dans le vide sur son bout vire légèrement incliné vers le néant.

 

PIC_0273 Notre premier repas en parois,
pendant que les autres s'endorment,
est un régal de pates liophilisées cuit à la vitesse supersonique du Jetboil.

Nous nous glissons enfin, dans nos sacs de couchages .
La  lune se lève, presque ronde, presque pleine.
Elle inonde de sa lumière blanche,
la vallée, jusqu'aux cîmes  des géants granitique.
Nous sombrons peu à peu
dans un profond sommeil,
sur cette colossale face enigmatique
.
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