Petit retour en arrière
Le Jour J, celui du départ.
La Californie, c'est loin, et pour s'y rendre, c'est simple, il n'y a que l'avion. Bateau, sous marin ou dirigeable, vous pouvez l'envisager, mais il faut disposer de beaucoup de temps, voir même de pas mal d'argent.
Pour ma part j'ai voyagé dans les rangs du milieu d'un 747 bondé, coincé entre un Tchèque nouvel immigrant et une sexagénaire Américaine. Le tchèque avait un oeil de verre qu'il essuyait en permanence pour en élimener le liquide suintant. A ma droite, une Américaine absorbée par la lecture de mag à sensation. 12h d'enfer! Elle ne s'est pas levé une minute pendant le vol. J'étais coincé avec mon envie de pisser. "Squiouse mi m'am, ail nide tou go tou ze toillelet's! Elle coopère, se décolle péniblement de son fauteuil. Je l'observe, elle grimace, dérangée dans sa lecture, elle devra relire le paragraphe entier. Et c'est là que j'ai vu, sur ses epaules, des tonnes de pélicules.
Durant tout le voyage, j'observais avec dégout, la couche de peaux séchées épaissir sur la laine noir de son chandail.
J'errais le reste du temps dans les allées, avide de hublots avec vue sur le monde.